Varia
- Remarques préliminaires
- Colores latini - Les couleurs en latin
- Neptune rentre au port... USB !
- Le sportif Gaius Appuleius Diocles
- Kalendarium Juliano Romanum Perpetuum
- La date du jour dans le calendrier julien
- Le chiffre de César
- Le temps qu'il fait !
- Avant Noël ? Les Saturnalia
- Joyeux Noël ! Laetum Festum Nativitatis !
- Chant de Noël en latin - Mon beau sapin
- Chant de Noël en latin - Jingle Bells
- Annum novum faustum felicem tibi precor
- Nouvel an romain - Éléments historiques
- Nouvel an romain - Culte de Mithra
- Nouvel an romain - Culte de Janus
- Nouvel an romain - Culte d'Anna Perenna
Remarques préliminaires
Vous ne trouverez dans cette page que des articles inclassables, souvent anecdotiques ! De nombreux documents pédagogiques personnels sont disponibles (via le menu principal) dans la page Antiquité > Civilisation romaine. Par ailleurs, la page Ressources > Lettres classiques > Civilisations antiques présente des liens externes vers d'autres sites fort intéressants.
Antiquité > Civilisation romaine
Ressources > Civilisations antiques
Neptune rentre au port... USB !
L'origine de ce symbole utilisé dans le domaine informatique est bien le trident de Neptune : les trois formes géométriques (carré, triangle et cercle) utilisées pour remplacer les dents ont été retenues par les ingénieurs et dessinées par les designers pour symboliser la multiplicité des appareils connectables via un port USB (Universal Serial Bus).
Le sportif Gaius Appuleius Diocles
Cliquez sur l'image pour lire l'article original ! Gaius Appuleius Diocles, le sportif le mieux payé de l'histoire - « Exit le footballeur français Thierry Henry (18,7 millions d'euros annuels), le boxeur philippin Manny Pacquaio (29,6 millions d'euros), le joueur de tennis suisse Roger Federer (48,2 millions d'euros) et même le golfeur américain Tiger Woods (70,5 millions d'euros), il faut remonter jusqu'à l'Antiquité pour dénicher le sportif le mieux payé de tous les temps. Chaque année, les médias publient une estimation des mirobolants revenus des athlètes de haut niveau. Ainsi, en septembre 2009, à propos du salaire historique de Tiger Woods, le magazine Forbes titrait son article Sports' First Billion-Dollar Man (le premier sportif milliardaire). Or, si on en croit l'historien américain Peter Struck, de l'Université de Pennsylvanie, ce n'est rien comparé à la fortune amassée par le conducteur de chars romain, Gaius Appuleius Diocles, au IIème siècle après J.C. Au cours de sa longue carrière (42 ans, 7 mois et 23 jours), cet ancien esclave illettré aurait gagné plus de 35 millions de sesterces, soit environ 10,7 milliards d'euros actuels au total ou 456,5 millions d'euros par an. Avec ses seuls revenus, il aurait pu fournir toute la population romaine en blé pendant une année ou financer l'armée impériale à son apogée pendant deux mois. Il faut dire que le Circus Maximus (Grand Cirque) pouvait accueillir jusqu'à 250 000 spectateurs, lors des courses hebdomadaires. Les athlètes étaient sélectionnés par les couches sociales inférieures de la société, généralement les esclaves. Ils étaient affiliés à des équipes entretenues par de riches citoyens (à l'instar des entreprises contemporaines qui sponsorisent nos sportifs). Les chevaux, le char et l'équipement représentaient un lourd investissement. Ce dernier comprenait un casque en cuir, des protège-tibias, un protège-thorax, un maillot, un fouet et un couteau bien aiguisé (pour couper les rênes emmêlés et éviter que le char ne se renverse). Les écuries fonctionnaient sur un modèle similaire à la Formule1: les Rouges, les Blues, les Verts et les Blancs. Les meilleurs conducteurs de chars devenaient de véritables légendes, dont les poètes faisaient l'apologie. Gaius Appuleius Diocles était considéré comme le plus grand champion de sa discipline, ainsi que l'indique une inscription gravée sur un monument érigé en 146 après J.C. Il est né dans la province romaine de Lusitanie (Lusitania), qui couvrait la plus grande partie de l'actuel Portugal, ainsi qu'une portion du León et de l'Estrémadure espagnols. Il a débuté sa formidable carrière en 122 après J.C. Alors qu'il était âgé de 18 ans. Diocles a gagné sa première course, deux ans après son arrivée dans l'équipe des Blancs. Quatre ans plus tard, il a fait un bref passage dans l'équipe des verts, mais c'est avec leurs rivaux, les Rouges, qu'il a remporté ses plus belles victoires. Il aurait ainsi gagné 1 462 courses sur 4 257 et arraché la seconde position 861 fois. L'un de ses chevaux, Pompeianus, serait 200 fois vainqueur. Si Diocles est le champion le mieux rémunéré de l'empire romain, ce n'est pourtant pas le plus grand. Un conducteur de chars appelé Pompeius Musclosus aurait cumulé plus de 3 599 victoires. » Sources : Discovery et Daily Mail / Article rédigé par Esperluette et publié sur Cafeduweb - Historizo le mardi 9 novembre 2010, consultable en ligne ici !
Kalendarium Juliano Romanum Perpetuum
Cliquez sur l'image pour l'agrandir ! Kalendarium Juliano Romanum Perpetuum de George Matthäus Seutter publié à Augsburg vers 1720 (taille 49,50 x 57,00 cm). Source iconographique : Goetzfried Antique Maps.
La date du jour dans le calendrier julien
Ce script convertit automatiquement la date du jour en latin conformément au calendrier julien. Entrez la date de votre choix, puis choisissez le bouton « Français » ou « Latin ». La date apparaîtra en-dessous, écrite en traduction française ou latine. Remerciements à Kevan White dont ce programme est inspiré, à Catherine Sorin pour la découverte de ce programme. Conformément aux indications figurant dans le code source (« permission is given to do whatever the hell you like with it ! »), nous en proposons une version simplifiée.
Le chiffre de César
Le temps qu'il fait !
Academia Studia Humanitatis publie ce mois-ci une infographie intitulée « Caeli statu » pour décrire l'état du ciel et dire le temps qu'il fait. Les illustrations parlent d'elles-mêmes et toute traduction semble inutile. - Source : Academia Studia Humanitatis
Avant Noël ? Les Saturnalia
Les Saturnalia ou Saturnales étaient les festivités les plus importantes de la Rome antique. A l'origine, il s'agissait d'une simple cérémonie religieuse conduite dans le temple de Saturne le 17 décembre, mais les célébrations s'étendirent jusqu'au 24 décembre sous l'empereur Dioclétien (fin du IIIe s. ap. J.-C.).
A cette occasion, les Romains célébraient le solstice d'hiver, période de l'année remarquable par la brièveté de ses jours et la longueur de ses nuits. Symboliquement, les Saturnales rappelaient la victoire de la lumière sur les ténèbres avec l'allongement des heures d'ensoleillement hivernal. C'est tout naturellement que les Romains attendaient avec impatience les futures récoltes en honorant Saturne, dieu bienveillant dont la légende prétendait qu'il leur avait enseigné l'agriculture au temps regretté de l'âge d'or. Le nom de Saturne viendrait d'ailleurs du mot sator, satoris, m. qui signifie « le semeur ». Pour les citadins, c'était aussi l'occasion de décorer les maisons de verdure, de guirlandes de lierre notamment.
Les Saturnales étaient l'occasion d'un joyeux désordre où l'ordre social était bouleversé et où les barrières morales tombaient momentanément. Les Romains de toutes conditions se réunissaient autour de banquets, se divertissaient à des jeux collectifs, les esclaves ne recevaient plus d'ordre de leurs maîtres et recouvraient pour un temps leur liberté de parole et d'action : ils pouvaient railler les maîtres en toute impunité et même les traiter avec sévérité. Durant cette période de relâche, aucun acte officiel ne pouvait être accompli et les travaux de toutes natures devaient s'interrompre : écoles, boutiques, tribunaux étaient fermés, aucun spectacle n'était donné et même les paysans abandonnaient les travaux des champs. Dans les rues et dans les jardins, on s'interpellait joyeusement au cri de : Io ! Saturnalia ! Pour l'occasion, les citoyens ne portaient pas la toge, mais la tunique des esclaves, et coiffaient même parfois le pileus libertatis, bonnet porté par les affranchis.
Immédiatement après les Saturnales se tenait la fête des Sigillaires, le nom venant du fait que l'on s'échangeait, entre autres présents, des sceaux (en latin sigillum) et de petits objets de terre cuite, des chandelles de cire, de petits bijoux, des galettes, etc. Les enfants étaient particulièrement gâtés, et recevaient de petites babioles et de petites sommes d'argent, l'équivalent de nos étrennes.
Pour en savoir plus, consultez le site La question du latin de Philippe Cibois.
Illustration : L'Hiver ou Les Saturnales (1783) par Antoine-François Callet
Joyeux Noël ! Laetum Festum Nativitatis !
L'évangéliste Matthieu écrit : « Jésus est né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode ». La région appartient alors à la province de Syrie occupée par les Romains. L'évangéliste Luc ajoute : « En ce temps-là, l'empereur Auguste publia un édit qui ordonnait le recensement de tous les habitants de l'Empire. [...] Tout le monde allait se faire recenser, chacun dans la localité dont il était originaire. C'est ainsi que Joseph, lui aussi, partit de Nazareth en Galilée et monta en Judée, à Bethléem, la ville de David : il appartenait, en effet, à la famille de David. Il s'y rendit pour se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui attendait un enfant. » La naissance de Jésus est fêtée par les chrétiens le 25 décembre mais, à la vérité, ni le jour ni l'année ne sont connus avec précision, et cette date a été fixée de manière approximative par l'Église au début du VIe siècle.
Illustration : L'Adoration des bergers (1645) par Georges de La Tour - Source : Wikimedia Commons. Cette image est dans le domaine public car son copyright a expiré.
- Quelques expressions :
« Joyeux Noël ! Laetum Festum Nativitatis ! »
la fête : festum, i, n.
la Nativité : Nativitas, Nativitatis f.
« Nous fêtons Noël ! Festum Natalicium agimus ! »
la fête de Noël : Festum Natalicium, Festi Natalicii, n.
« J'offre un cadeau : Donum do. »
« Je reçois un cadeau : Donum accipio. »
- Quelques dates :
le 25 décembre : a.d. VIII Kal. Ian. (ante diem octavum Kalendas Ianuarias)
Rappels pour décliner correctement les noms et adjectifs dans les dates :
1. Le mois est divisé en trois périodes d'inégale durée :
les Kalendes : Kalendae, arum, f.
les Nones : Nonae, arum, f.
les Ides : Idus, uum, f.
2. Le jour des Nones, des Ides et des Kalendes, l'adjectif et le nom sont à l'ablatif (complément circonstanciel de temps) : Kalendis Ianuariis
3. On peut utiliser Pridie suivi de la date repère à l'accusatif pluriel pour désigner la veille de ces dates : Pridie Kalendas Januarias
4. Les autres jours, l'expression est à l'accusatif pluriel. Seul le chiffre ordinal (accordé au nom diem) est à l'accusatif singulier (terminaison en –um) : ante diem octavum Kalendas Ianuarias
Chant de Noël en latin - Mon beau sapin
Mon beau sapin est un chant de Noël d'origine allemande. Son titre original est O Tannenbaum. La version la plus célèbre est basée sur une musique traditionnelle et un texte de 1824 composé par Ernst Anschütz, organiste et professeur à Leipzig. La première version connue des paroles date de 1550. Ce chant a été traduite dans de monde entier avec un succès jamais démenti !
Cliquez ici pour voir une version karaoké du chant traditionnel Mon beau sapin en latin : O abies !
Cliquez ici pour afficher les paroles originales en allemand, une traduction personnelle en français et l'adaptation traditionnelle bien connue de tous.
O abies, o abies,
Fidissima cum fronde,
Virens æstatis tempore,
Virens nivosa hieme,
O abies, o abies,
Fidissima cum fronde !
O abies, o abies,
Tu mihi valde places :
Quotiens natali tempore
Delectavisti me fronde,
O abies, o abies,
Tu mihi valde places.
O abies, o abies,
Veste tua me doces :
Spes gignunt et constantia
Semper vires, solacia ;
O abies, o abies,
Veste tu me doces
Chant de Noël en latin - Jingle Bells
COUPLET 1
Nives, glacies, nox, puertia !
Risus decet, nunc decent carmina !
Laetos iuvat nos ire per agros !
Traha fert velociter, et cachinemus nos !
REFRAIN
Tinniat, tinniat tintinnabulum
Labimur in glacie post mulum curtum !
Tinniat, tinniat tintinnabulum !
Labimur in glacie post mulum curtum !
COUPLET 2
Me nuper miserum temptavit lunae lux !
Mox assidebat tum puella facti dux !
Vecti subito in nivis cumulos
Caballus est perterritus et tunc eversi nos !
REFRAIN
Tinniat, tinniat tintinnabulum
Labimur in glacie post mulum curtum !
Tinniat, tinniat tintinnabulum !
Labimur in glacie post mulum curtum !
COUPLET 3
Solum scintillat, nive candidum,
Repetatur nunc concentus carminum !
Canities abest morosa omnibus !
Puellulas cum pueris delectat hic cursus.
REFRAIN
Tinniat, tinniat tintinnabulum
Labimur in glacie post mulum curtum !
Tinniat, tinniat tintinnabulum !
Labimur in glacie post mulum curtum !
Annum novum faustum felicem tibi precor
« Je te souhaite une bonne et heureuse année ! Annum novum faustum felicem tibi precor ! »
On a trouvé les inscriptions Anno novo faustum felicem c[ursum] sur une petite lampe (cf. illustration) ou sur une monnaie frappée du temps d'Antonin le Pieux, Annum novum faustum felicem.
« Que la nouvelle année t'apporte le bonheur ! Utinam novus annus tibi felicitatem ferat ! » et « Que la paix règne sur la terre ! Utinam pax in terrae orbe sit ! »
Des explications détaillées sont disponibles dans le tome IX des Antiquités d'Herculanum gravées par F. A. David (page 68 pour la notice et page 144 pour planche XXVI, pagination du fichier au format pdf) et dans le tome V de L'Antiquité expliquée et représentée en figures de Bernard de Montfaucon (page 631 pour la notice et page 640 pour la planche, pagination du fichier au format pdf).
« Annum novum faustum tibi et ad omnia quae recte cupis, prosperum, [...] ceterisque omnibus quos merito diligis precor. »
« Bonne année, accomplissement de tout ce que tu peux légitimement désirer, voilà ce que je te souhaite à toi [...] et à tous ceux qui méritent que tu les aimes. »
Correspondance de Marc Aurèle et de Fronton, livre cinquième, lettre XXX à lire ici.
Quelques dates :
le 31 décembre (la veille des Kalendes de janvier) : Prid. Kal. Ian. (Pridie Kalendas Januarias)
le 1 janvier : Kal. Ian (Kalendis Ianuariis)
au Jour de l'An : Primo novi anni die
Rappels pour décliner correctement les noms et adjectifs dans les dates :
1. Le mois est divisé en trois périodes d'inégale durée :
les Kalendes : Kalendae, arum, f.
les Nones : Nonae, arum, f.
les Ides : Idus, uum, f.
2. Le jour des Nones, des Ides et des Kalendes, l'adjectif et le nom sont à l'ablatif (complément circonstanciel de temps) : Kalendis Ianuariis
3. On peut utiliser Pridie suivi de la date repère à l'accusatif pluriel pour désigner la veille de ces dates : Pridie Kalendas Januarias
4. Les autres jours, l'expression est à l'accusatif pluriel. Seul le chiffre ordinal (accordé au nom diem) est à l'accusatif singulier (terminaison en –um) : ante diem octavum Kalendas Ianuarias
Nouvel an romain - Éléments historiques
Extrait des Antiquités d'Herculanum (1780) gravées par F. A. David avec leurs explications par P. S. Maréchal, tome neuvième, pages 57 à 62.
Cette lampe, trouvée à Portici, et riche d'ornements, est des plus curieuses ; elle renferme les différentes étrennes qu'on était dans l'usage de distribuer le premier jour de l'an. Les anciens auguraient bien ou mal de toute une journée, d'après les premiers événements de cette journée ; les premières heures de toute une année devaient par conséquent attirer encore plus leur attention.
Sabinus, condamné au dernier supplice par Tibère, le premier jour de l'an, criait sur la route : c'est ainsi que l'on commence l'année... Quel jour, disait-on, ne sera pas souillé de supplices, puisqu'on met en usage l'empoisonnement et la corde dans ce jour saint et solennel, où l'on ne se permettrait pas les paroles sacrées ?
Ce jour, quoique ce fût une fête, le peuple ne manquait pas de commencer à travailler à quelque chose, chacun dans sa profession, afin de n'être pas paresseux le reste de l'année.
Janus était le grand Saint du jour, le saint Pierre du paganisme, le portier du temple des autres dieux. Le peuple, en lui sacrifiant, espérait le gagner, et en obtenir l'entrée libre pendant toute l'année, chez toutes les autres divinités. V. le Museum, de Florence, tome V, in-4°.
Le premier jour de janvier, on ne manquait pas de porter de riches étrennes à Auguste dans le Capitole.
Tibère défendit, par édit, les baisers qu'on se donnait journellement les uns aux autres, et d'exercer le trafic des étrennes, passé le premier jour de janvier ; mêmes ayant accoutumé d'étrenner de sa propre main au quadruple ceux qui lui avaient fait présent de quelque chose, il se désista de cette coutume, fâché d'être importuné tout le long du mois.
Au contraire, Caligula, moins politique, fit publier, par édit, qu'il voulait que chacun l'étrennât au commencement de l'année : tellement que le premier de janvier, il se tint à l'entrée de son palais, pour recevoir les étrennes en deniers, que toutes sortes de personnes jetaient devant lui, les uns à pleines mains, les autres à pleins pans de robe.
Numa, le législateur théocrate des Romains, leur avait prescrit d'adresser leurs vœux et leurs prières aux dieux, principalement pendant les trois premiers jours de l'an, leur faisant accroire que les dieux avaient destiné ces trois journées à faire droit aux demandes des mortels.
Il existe plusieurs lampes avec les mêmes symboles et presque la même inscription que sur la nôtre ; on y lit :
ANNO. NOVO. FAUSTUM. TIBI. SIT.
Sur un verre antique, ou cristal chargé des mêmes détails, on lit encore :
ANNUM. NOVUM. FAUSTUM. PERENNEM. FELICEM. IMPERATORI.
Bellori rapporte une médaille d'Antonin-le-Pieux où se trouvent ces lettres initiales :
S. P. Q. R. A. N. F. F. OPTIMO. PRINCIPI. PIO.
L'inscription de notre lampe lui donne un prix que n'ont pas les autres, par le mot de mihi qui s'y trouve et qu'on lit rarement ailleurs.
ANNU NOVM FAVSTVM FELICEM MIHI
Apparemment le propriétaire de cette lampe voulut exprimer lui-même son propre vœu sur son compte. Ces sortes de lampes personnelles, suspendues devant la porte de sa maison, y restaient allumées tout le long du premier jour de l'an.
Au reste, cette inscription est la formule presque littérale qu'avaient à la bouche les anciens, avant de commencer une entreprise ; ils disaient :
Quod bonum, faustum, felix, fortunatumque esset.
Remarquons que les souhaits de bonne année s'adressaient d'abord à soi-même.
Bene mihi, bene vobis, bene amicae meae.
Plaut. Pers. V. II.
Et bene nos ; patriae, bene te ; pater optime, Caesar, Dicite.
Ovid. Fast. II
Ce qui revient à notre proverbe français : Charité bien ordonnée commence par soi même.
Les Anciens avaient un usage que nous a conservé Jean Chrysostome, et qui ne sera point déplacé ici.
Quand ils voulaient imposer un nom à un enfant, ils allumaient plusieurs lampes, munies chacune d'un nom, qu'ils détachaient de la lampe finissant la dernière, comme un augure de longévité de l'enfant qu'ils nommaient.
L'inscription de notre lampe est contenue sur un bouclier rond tenu par une Victoire ailée et debout. Dans son autre main elle porte une palme. On distingue autour de cette belle figure une feuille de laurier, un rameau de palmier avec son fruit dans la coque, des figues sèches, ou des dattes si l'on veut, ne formant qu'une masse ; un autre fruit qu'on ne distingue pas bien, une médaille de Janus à deux têtes ; une deuxième médaille représentant deux mains l'une dans l'autre au-dessous d'une espèce de caducée, ou de deux serpents ; une troisième médaille enfin, sur laquelle est tracée une petite figure de la Victoire ailée.
Dans le commencement de Rome, les étrennes consistaient simplement en une branche d'arbre, un brin de verveine ; les Sabins n'en donnaient point d'autres à leur Roi Tatius. Ce fut ordinairement ensuite un rameau d'olivier, et plus souvent de laurier.
Et succensa sacris crepitet bene laurea flammis,
Omine quo felix, et sacer annus erit.
Tibul. El. II. V.
Le laurier, qui pétille au milieu de la flamme,
Présage pour l'année une innocente trame.
Quant au palmier et aux figues, citons encore :
Quid vult palma sibi, rugosaque carica,
Et data sub niveo candida mella favo.
Omen, causa est, ut res sapor ille sequatur,
Et peragat cœptum dulcis ut annus iter.
Ovid. Fast. I.
Que signifient ces fruits de palmier, ou ces dattes qu'on t'offre (à Janus) en ce jour ? Ces figues sèches et ce miel renfermé dans un vase blanc tout neuf ? Ces douceurs servent à tirer de bons présages pour le reste de l'année, afin qu'elle s'écoule et s'achève comme elle a commencé.
Ce que nous avons dit être une masse de figues sèches, Bellori prétend que c'est plutôt la foudre de Jupiter : mais nous persistons dans notre première conjecture, étayés comme nous le sommes du suffrage des Anciens, qui tous mettent les figues sèches au rang des choses qu'on donnait pour étrennes. Les figues, sans doute à cause de la douceur de ce fruit, étaient d'heureux présage. Marcus Crassus se voulant embarquer pour aller contre les Parthes, prit bon signal de victoire sur un qui criait à son embarquement : figues d vendre. Dans la Bible, quand la belle Abigaïl va au-devant de David pour le fléchir, parmi les présents qu'elle porte sur des ânes à ce roi vindicatif et sans mœurs, elle n'oublie pas deux cents cabas de figues sèches.
Les anciens avaient un proverbe qui prouve le cas qu'ils faisaient des figues : abistis, dulces casicae ; douces figues, votre temps est passé ; pour dire que les beaux jours, les jours heureux, les instants de bonheur étaient écoulés.
Ils sont passés ces jours de fête,
Ils sont passés, ils ne reviendront plus.
Dans leurs ragoûts les plus recherchés, dans leurs mets les plus délicats, surtout dans leurs boudins, ils n'oubliaient jamais de mettre des figues sèches.
Le fruit que nous avons de la peine à spécifier est peut-être une pomme de pin, ou plutôt une noix. Ce dernier fruit entrait parmi les objets donnés pour étrennes. On sait que des enfants en répandaient sur la route de deux mariés rentrant chez eux.
Au premier de l'an, on donnait aussi un as, pièce de monnaie, avec l'image de Janus. Les riches faisaient leurs largesses en espèces d'argent ou d'or.
Dulcia cur dentur video. Stipis adjice causam.
Ovid.
Je vois bien à présent, dis-je à Janus, pourquoi on t'offre des douceurs : mais que veut dire cette pièce de monnaie qu'on te donne en même temps ?
Stipis, ou nummum signatum, unde stipendium, était la plus petite monnaie des Romains, qui dans les premiers temps fut d'une once de cuivre, et pour cela nommée, stips uncialis.
Æra dabant olim : melius nunc omen in auro,
Victaque concessit prisca moneta novae.
Ovid. Fast. I.
On donnait anciennement du cuivre ; mais aujourd'hui qu'on offre de l'or, on en tire de plus heureux présages, et l'ancienne monnaie le cède à la nouvelle.
Il existe beaucoup de ces médailles représentée sur notre lampe, contenant deux mains qui se serrent ; elles sont ordinairement accompagnées de ces mots latins :
FIDES.
CONCORDIA.
CARITAS MUTUA.
Il est aussi quantité de médailles ayant pour type, comme ici , une Victoire ailée. On les distingue sous le nom de Nummi Victoriati.
Nouvel an romain - Culte de Mithra
... et culte de Sol invictus
Nouvel an romain - Culte de Janus
Page en cours de rédaction
Nouvel an romain - Culte d'Anna Perenna
Page en cours de rédaction